Face à la situation de l’entreprise Vencorex déclarée en cessation de paiements, exploitant la plateforme chimique de Pont-de-Claix, les 49 Maires de la Métropole de Grenoble ont signé cette pétition de soutien.

VENCOREX, fleuron de l’industrie chimique iséroise depuis 125 ans, vient d’être placé en redressement judiciaire. Plus de 500 salariés et familles sont directement concernés en Isère et dans le département du Rhône, mais, par un terrible effet domino, toute la chimie sud-grenobloise et ses 3 000 emplois ! La cause : la concurrence déloyale internationale qui est en train de balayer toute l’industrie européenne, faute de protections à la hauteur.
Nous, élus locaux, organisations syndicales et habitants de Pont-de-Claix, Jarrie, Saint-Fons, de l’Isère, du Rhône, et d’ailleurs, appelons le nouveau Gouvernement à tout mettre en œuvre pour préserver un appareil industriel stratégique pour la souveraineté française et défendre nos emplois !
Le mardi 10 septembre 2024, l’entreprise VENCOREX – 450 salariés – principal exploitant de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, a annoncé la décision de son unique actionnaire, le groupe mondial chimique thaïlandais PTT-GC, de se déclarer en cessation de paiement. Le tribunal de commerce de Lyon a placé l’entreprise en redressement judiciaire le mardi 10 septembre et ouvert une période d’observation de six mois.
Cette situation, que nous regrettons, ne doit rien au hasard. Elle est le résultat de la concurrence internationale exacerbée. Faute de mesures douanières efficaces pour protéger l’économie et les emplois européens d’une part, l’environnement et la santé des consommateurs européens d’autre part, nos industries européennes souffrent d’une concurrence déloyale et ne peuvent plus faire face à la prédation des usines, notamment chinoises.
Il y a urgence pour l’emploi, nos savoir-faire industriels et pour le territoire !
Nous, élus locaux, parlementaires, organisations syndicales des plateformes chimiques de Pont-de-Claix, Jarrie et Saint-Fons, travailleurs ou simples habitants, lançons un appel à la mobilisation générale pour sauver les emplois et défendre la survie des plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Jarrie.
Plus de 500 emplois sont directement menacés si la procédure en cours ne débouche pas sur une reprise de toutes les activités de Vencorex, industrie présente sur nos territoires depuis 125 ans.
Notre inquiétude est d’autant plus grande que les plateformes chimiques de Pont-de-Claix – une des communes les plus pauvres de la Métropole grenobloise – et de Jarrie sont intrinsèquement connectées. Dès lors, la disparition d’un acteur clé comme Vencorex entraînerait un effet domino, perturbant, fragilisant l’ensemble des activités industrielles des deux sites. Ce phénomène menacerait directement plus de 1 000 emplois industriels et également près de 5 000 emplois induits par les activités en lien avec ces plateformes.
L’impact, notamment social, serait dévastateur et la mise à l’arrêt du site de Pont de Claix affaiblirait durablement l’écosystème industriel local, et, plus largement, l’industrie chimique, particulièrement implantée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Nous ne pouvons-nous y résoudre ni entrevoir le scénario du pire : des milliers d’emplois sacrifiés et des friches industrielles laissées à l’abandon.
Il est encore temps d’agir, collectivement, pour éviter un désastre économique, social et environnemental.
Il n’y a pas de fatalité.
Dans ce contexte, nous, élus locaux, parlementaires et organisations syndicales, appelons le Premier ministre et le nouveau Gouvernement, à tout mettre en œuvre, sans tabou, en lien avec les territoires, avec nous, pour :
Maintenir l’ensemble des emplois sur les sites,
Trouver un repreneur européen pour l’ensemble des activités placées en redressement judiciaire et assurer la continuité des activités industrielles,
Veiller au respect des obligations par les propriétaires actuels en matière de dépollution des sols,
Proposer une trajectoire nouvelle de développement de la plateforme associant une réforme de sa gouvernance et l’implantation de nouvelles filières sur les espaces disponibles.
Nous, élus locaux, parlementaires, organisations syndicales, travailleurs et habitants, sommes prêts à agir résolument pour l’avenir de notre industrie, de notre territoire et des emplois locaux.
Plus largement, et si besoin en était, cette situation démontre à nouveau la nécessité d’une politique vigoureuse de lutte contre le dumping social et environnemental qui menace de nombreuses industries françaises et européennes. Cette question doit figurer comme une priorité politique. Elle l’est pour nous. Elle doit l’être pour le Gouvernement et l’Union Européenne.