NMC-Actualites-02

Interview de Sylvain Laval, Président du SMMAG, sur France Bleu Isère sur l’ajustement de l’offre de transports en commun

Les syndicats de M’Tag dénoncent une baisse de l’offre de service des bus et trams sur la métropole grenobloise. Le président du SMMAG, Sylvain Laval, leur répond sur France Bleu Isère.

« Il n’y a pas de baisse à proprement parler » tient d’emblée à souligner Sylvain Laval. Le président du Syndicat mixte des mobilités de l’aide grenobloise (SMMAG), l’autorité organisatrice des transports en commun, veut couper court aux accusations des syndicats, qui dénoncent une baisse de l’offre de transports. Rien d’inhabituel, répond le vice-président de la Métro.

France Bleu Isère : Un point d’abord sur l’offre de service. Les syndicats de M’Tag dénoncent une baisse du nombre de bus et de tram. A combien s’élève la baisse ?

Sylvain Laval : Alors, il n’y a pas de baisse à proprement parler puisque nous sommes toujours sur un niveau d’offre global constant depuis le début de l’application du contrat qui nous lie à la société TAG. Par contre, il y a une saisonnalité dans la période  : les étudiants partent en stage, l’année universitaire ralentit et comme depuis des années, effectivement, il y a des baisses sur certaines lignes qui sont des ajustements de saison. Mais il n’y a rien de particulièrement nouveau sur cette question.

Il y a aussi une baisse de la fréquentation plus durable. Depuis la fin de la pandémie, les usagers tardent à revenir dans les transports en commun ?

Oui, malheureusement, on est sur un niveau de fréquentation moyen de 80%, depuis cette pandémie, depuis les sorties de confinement. Et nous ne retrouveront pas le niveau de 2019, d’avant crise, ce qui est évidemment une vraie difficulté.

Comment vous comptez reconquérir les clients ? S’il y a moins de trajets qu’avant, si l’offre est moindre, ça ne va pas forcément les inciter à reprendre les transports en commun…

Alors l’offre globale n’est pas moindre, j’insiste sur cette question. En revanche, effectivement, le sujet, c’est la reconquête de ses usagers. Nous y travaillons avec la société M’Tag, par des politiques promotionnelles, par des combinaisons de plusieurs services de mobilité. Mais c’est un sujet qui est global, qui est national malheureusement, et auquel tout le monde est confronté. Il fait également très beau actuellement, les gens remontent beaucoup plus sur les vélos et c’est normal. Et cela veut dire aussi moins d’usagers pour les transports.

N’est-ce pas le moment, Sylvain Laval, de remettre sur la table le sujet de la gratuité ? Notamment quand on voit que les prix des carburants explosent…

C’est le moment de travailler sur l’attractivité de toutes nos politiques de mobilité, les transports en commun comme le reste. Le sujet tarifaire est un sujet sur lequel nous réfléchissons, notamment par des combinaisons tarifaires entre les différents réseaux. Il ne faut pas prendre le sujet que par l’angle d’un seul service, mais sur l’ensemble. Et le sujet de la tarification est évidemment un sujet légitime. Il existe des choses, je crois qu’il faut clarifier, simplifier et nous allons y travailler dans les mois qui viennent avec les collègues concernés.

Donc on peut s’attendre à des évolutions de tarifs, éventuellement dès la rentrée prochaine ?

Pourquoi pas oui, cela fait partie des sujets qui sont sur la table.

Il y a aussi un sujet financier : entre la pandémie, la baisse de la fréquentation, la dette s’accroît-elle ?

La dette est toujours la même, elle est importante, ce n’est pas une nouveauté. Mais bien sûr, il y a des sujets financiers. Nous avons aujourd’hui des investissements importants sur la société de transport, qui est une priorité pour nous. Je rappelle que nous avons injecté près de 15 millions d’euros depuis deux ans pour combler les déficits divers et variés : 12 millions d’euros proviennent du SMMAG, 3 millions d’euros de la métropole de Grenoble. Et donc c’est un effort de solidarité qu’il faut souligner.

Nous allons continuer d’investir pour entretenir le réseau qui est aussi un gage d’attractivité. Vous me demandez comment on peut reconquérir des usagers : c’est d’abord avec un réseau performant, avec des bus et des trams qui sont à l’heure et qui sont de qualité. C’est pour ça que nous allons acheter de nouveaux bus encore cette année et investir dans des nouvelles lignes de tram dans les années qui viennent. Et d’ici 2024, nous aurons converti notre parc de bus qui n’aura plus de diesel.

Il y a un autre sujet également qui vous occupe : la campagne de recrutement. Des conducteurs, des électromécaniciens notamment manquent à l’appel ?

Oui, comme malheureusement dans de très nombreux métiers. Il y a des grosses pénuries actuellement de main d’œuvre et donc la TAG y est confrontée, comme d’autres sociétés. On manque de conducteurs, on manque de mécaniciens. Donc il y a des campagnes de recrutement qui sont en cours, on est sur les salons et les forums et nous en profitons évidemment pour lancer régulièrement des appels. Et puis ensuite, évidemment, il faut aussi former les gens. Mais la société est tout à fait prête à ça.

Est ce que les salaires sont suffisants à la TAG ? Les services de maintenance notamment étaient en grève récemment pour demander de meilleures rémunérations…

Je pense que c’est un vrai sujet d’attractivité des métiers, par rapport aux pénuries qui existent aujourd’hui dans l’ensemble des domaines. La question des salaires se pose au sein de l’entreprise. Il y a des discussions régulières, des négociations. Il y a eu des modifications récemment. Le dialogue social suit son cours dans la société sur ces sujets.

Source: France Bleu Isère

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